Mardi 16 août 2022

Où comment la nature te fait comprendre que tu es chez elle.

Si vous avez lu l’article sur l’arrivée aux Galápagos​, vous vous êtes peut-être demandés pourquoi nous n’avons a pas pété un câble avec cette arrivée interminable.

Tout simplement parce que dès le trajet de l’aéroport, nous avons été émerveillés par la nature brute qui défilait sous nos yeux. Tantôt une vallée désertique avec ses cactus de la taille d’arbres, tantôt une jungle luxuriante dans une brume mystérieuse. La variété des paysages est un spectacle en soi.

Les Galápagos​ comptent de très nombreuses espèces endémiques (traduction: que l’on ne trouve qu’ici) dont ces fameux cactus. Nous avons appris qu’ils n’était pas des arbres, mais une sorte de lichen qui en vieillissant perd ses épines et prend l’aspect d’un tronc. Fascinant.

Ceci n’est pas un tronc, c’est vide!

Nous nous sommes demandés aussi si nous allions réussir à voir beaucoup d’animaux. C’est simple: ils sont PARTOUT. En arrivant à Puerto Ayora, nous croisons des lions de mer en train de faire la sieste sur (ou sous) les bancs. L’un d’entre eux soulève paresseusement un œil pour nous observer et se rendort aussi sec en ronflant.

Quelques mètres plus loin à peine, une colonie d’iguanes marins se la coulent douce sur le rivage, en compagnie de crabes rouges.

Attends, mais ce n’est pas un pélican qui vient de nous survoler?

Sans parler des innombrables poissons sous l’eau! Nous avons l’impression de débarquer dans un zoo à ciel ouvert.

Nous comprenons très vite que la nature est reine et les animaux n’en n’ont tout simplement rien à faire des humains. Il faut dire que les règles sont claires: interdiction de toucher les animaux, de les approcher à moins de 2 mètres, de les nourrir… bref on les laisse tranquille. Enfin sauf quand il faut les enjamber sur les routes et pontons, ce qui arrive très souvent. Ils se sentent bien, sont respectés et nous le rendent bien.

On est pas bien là?

C’est tellement étonnant et touchant de voir une telle harmonie que nous avons passé le séjour comme des enfants, des étoiles dans les yeux. Un petite baignade à Tortuga Bay? Je manque de marcher sur une raie qui se cachait. Une petite balade sur la lave? Un fou à pieds bleus nous attends tranquillement.

Sur le bord de la route, une tortue géante observe stoïquement les voitures passer. Hallucinant.

Autre étonnement pour les deux français que nous sommes: pas UN déchet sur les plages. Le seul que nous ayons trouvé était une bouteille de boisson énergisante (avec le PSG dessus en plus). Nous nous sommes bien sûr empressés de la ramasser et de la ramener avec nous.

Cet endroit est un trésor et c’est un défi permanent de préserver cet équilibre fragile. Nous apprenons qu’une mouche importée du continent fait des ravages. Ames sensibles s’abstenir : cette suceuse de sang s’installe dans le nid d’une espèce endémique d’oiseaux. Les larves remontent dans le nez des oisillons et les tuent en les vidant de leur sang. Rien que de l’écrire ça me donne des frissons. Et des exemples comme ceux-ci il y en a de nombreux, même du côté des plantes. Nous comprenons mieux toute la sécurité qui nous a été imposée en venant.

L’activité humaine aussi, touristique notamment pose forcément la question de la préservation. Il est envisagé de créer de nouvelles restrictions pour limiter le nombre de visiteurs sur les îles. Pas facile de créer cet équilibre quand on vit principalement de cela, mais cet endroit est avant tout une réserve naturelle. Alors chers Galápagos​, pour nous avoir accueilli chez vous, merci.

Petit bonus marrant: la panique quand j’ai cru me faire agresser par un iguane marin.

Explication: les iguanes marins, comme leur nom l’indique, passent pas mal de temps en mer. Ils peuvent plonger jusqu’à 15 mètres et rester jusqu’à 1 heure sous l’eau. Ils se réchauffent sur terre et régurgigent l’eau de mer et la crachant. Je reste quand même persuadée qu’il a essayé de me cracher dessus.