Dimanche 11 septembre 2022

Immersion dans la culture Moche.

Nous quittons à regret Mancora pour rejoindre Trujillo, 3e ville du Pérou, réputée pour sa culture et ses artistes. C’est l’occasion pour nous de découvrir aussi les bus de nuit, pratiques pour économiser une nuit d’hôtel. Sauf qu’avec des dos d’ânes et la conduite de pilote de notre chauffeur de bus dans les virages, autant vous dire qu’on est arrivés sur les rotules et un peu courbatus.

Heureusement, notre charmant hôte nous a laissé prendre la chambre dès 7 heures du matin, parfait pour se remettre sur pied avant de découvrir les alentours.

Nous remarquons immédiatement le changement d’ambiance avec Mancora. Ici les gens ne nous fixent pas. Ils sourient, disent bonjour, et ne nous interpellent pas à chaque mètre, et que ça fait du bien! Notre hôte ne nous laisse pas partir le matin sans un petit sandwich dans la poche et s’assure que nous ne manquions de rien, un amour on vous dit. Nous pouvons donc profiter pleinement des magnifiques bâtiments de la ville.

Mais l’attrait principal du coin reste les vestiges de la culture Moche (prononcer Moché hein, je vous voit vous marrer derrière votre écran). Cette culture pré-colombienne et pré-incaïque s’étendait sur le Nord du Pérou de 100 à 700 après J.-C.

Nous avons donc embarqué dans un collectivo (un mini bus souvent bondé où les gens montent en cours de route), musique à fond, pour rejoindre la Hueca de la Luna, un temple Moche dédié à la lune et à la divinité AI-Apaec (“L’égorgeur”, le surnom qui met en confiance), remarquablement bien conservé.

Il est pas adorable?

Les différents dirigeants avaient pour habitude d’effacer les traces de leurs prédécesseurs en recouvrant les fresques, pour reconstruire dessus. Ironie du sort, c’est le fait de cacher les fresques qui les a conservés jusqu’à nos jours.

Ici le guide est obligatoire et le site surveillé. En attendant, nous commandons un chocolat chaud, le plus grand que nous ayons jamais vu de notre vie!

Facile de comprendre pourquoi lorsque l’on voit la richesse des constructions et couleurs, véritable témoignage de la société Moche.

Regardez-moi cette merveille…Oups je m’égare

Beaucoup moins sympa, on y découvre aussi la pratique des sacrifices humains, plusieurs centaines de squelettes y étant découvert. Selon les fresques retrouvées, il semblerait que la pratique consistait à se faire affronter deux équipes. Celle qui se faisait capturer était sacrifiée. Autant vous dire qu’on ne verra plus jamais le jeu du chat de la même manière.

Deuxième merveille aux alentours de Trujillo: Chan Chan, la plus grande ville pré-colombienne d’Amérique du Sud. Elle mesurait près de 20km² et a été construite par les Chimu, sur les ruines de la civilisation Moche.

Vue du dessus La route pour accéder à Chan Chan La place principale

Des personnes vivaient encore dans cette ville à l’arrivée des espagnols, ce qui a permis d’en apprendre un peu plus sur la manière de vivre de l’époque.

Il faut imaginer sur ces plateformes des nattes et toutes sortes de produits et textiles Les brisques en adobe qui constituent le site L’intérieur des bâtiments

Tout cela nous le découvrons grâce à notre guide qui parle dans un excellent français. Celui-ci connaît le lieu par cœur, il a même participé aux fouilles depuis 1968!

Aux détours de grands murs en adobe, il nous fait remarquer toutes les représentations dédiées à la mer (nous ne sommes qu’à 2km de l’océan).

Selon une théorie, le sens des poissons représente les courants chauds et froids de l’océan Ces losanges représentent les filets des pêcheurs, la mer n’étant qu’à 2km

Il est possible de faire cette visite sans guide, mais cela aurait été dommage de passer à côté d’autant d’informations passionnantes. En été, on ouvre les losanges pour aérer et en hiver on rebouche, pour conserver la chaleur! Les premiers pixels art? Un tisserand vivait sûrement là Un réservoir d’eau, qui servait à cultiver quelques plantes

Retour au moment présent, notre visite de Trujillo s’achève déjà. Direction Huaraz et ses montagnes en bus de nuit. Avant de partir et au détour d’une ruelle sombre, nous poussons la porte de Insert Coins, un bar à la déco complètement geek qui nous laisse jouer à la Switch devant un excellent burger.

Quel bonheur de pouvoir voyager dans le temps aussi facilement!